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Quelques Réflexions sur l’identité du Laïc Cistercien par un membre du groupe
D’abord, pourquoi avoir été attirée par le charisme cistercien ? Pour beaucoup d’entre nous, ce goût est survenu après un cheminement par d’autres charismes. Question de tempérament individuel, bien sûr, et aussi question de personnes rencontrées sur le chemin.
Voilà ce qui m’attire : La contemplation et l’écoute. la Lectio. la Conversion des mœurs. la simplicité de vie. La notion de « clôture intérieure », d’habiter avec soi-même. Je reste disponible mais enracinée, je contemple, je m’efforce de m’approcher de Dieu, chaque jour je recommence comme le dit la Règle de Saint Benoît (RB). Je ne joue pas de théâtre, ni aux autres ni à moi-même.
Les piliers de la spiritualité cistercienne dans ma vie de laïc : Ecoute : rester attentif, ouvert à l’autre, et à la Parole. Je suis un veilleur dans la nuit, je suis une sentinelle, attentif aux petits signes. Aussi : Ne pas juger tout de suite. Ne pas se reposer sur ses préconçus. Silence : Il faut du silence pour pouvoir écouter. Le silence, c’est aussi le dépouillement, la simplicité. Se concentrer sur ce qui est essentiel, sur ce qui est vrai. Apprendre à faire le tri. Le silence, ça peut aussi être le silence du désert. C’est dans ce silence-là que Dieu se met à l’œuvre en moi. Obéissance : Obéissance à mes limites, et à ce que Dieu a fait de moi. Ne pas chercher à être (et/ou paraître) ce qu’on n’est pas. Obéissance dans la famille, au travail : Ce n’est pas suivre des ordres aveuglement. C’est un exercice d’humilité. Je suis serviteur, non pas d’une personne précise, mais de Dieu, et de ce qu’Il m’a donné (serviteur = veilleur : Je veille sur ma famille, mon couple, mes proches, mes amis, ceux qui me sont confiés de par mon travail…). L’obéissance, c’est comme suivre un phare : elle me donne une orientation dans la vie. Travail et prière : Il faut les deux. Ils ne s’excluent pas. Pour moi, interrompre mon travail de temps en temps pour une brève prière me repose, me console, me donne des énergies. Je me rappelle du sens de mon travail. Conversion : Se tourner vers Dieu. Je me relève chaque jour, et je commence de nouveau. Pour moi, la Lectio régulière m’amène, de plus en plus, à l’intérioriser : Je reviens, pendant la journée, sur ce que j’ai lu. Je me laisse façonner par la Lectio. Conversion, c’est aussi : aspirer à la stabilité. Appartenance à une famille, et à ce groupe. Apprendre à donner et à recevoir.
Pour moi, c’est le charisme cistercien qui me permet d’être laïque et contemplative à la fois, « dans le monde mais pas de ce monde ». Etre laïc est tout autant une vocation (ceci est souvent négligé dans le discours officiel de l’église… on aurait un rôle là aussi, de témoigner…). Il ne s’agit pas de « jouer aux moines ».
Il s’agit d’assumer ce qu’on est, pleinement, et sans fioritures, en face de Dieu. C’est peut-être le réalisme pur de la voie Cistercienne (- le dépouillement de tout superflu) qui la rend tellement « vivable » pour les laïcs.
1.La « force » (ou l’attrait) du charisme cistercien pour une vie de Laïc réside dans la notion de contemplation dans le recueillement et dans le travail, dans l’ORA et le LABORA. Cette voie nous permet d’être des contemplatifs dans tous les aspects de notre vie.
2.Elle nous invite à une attitude « saine » envers le travail : le travail n’est ni une idole, ni un obstacle à la vie contemplative. Il a sa juste place dans notre vie. Ni plus ni moins.
3. La Voie Cistercienne, basée sur la Règle de Saint Benoît, permet une grande flexibilité, car elle est école de la tolérance et de l’appréciation de chaque individu dans ses forces et ses faiblesses. Elle me permet –et plus, elle m’encourage- d’être qui je suis.
4.Il s’agit bien d’une Voie (avec grand « V »). Elle doit être tracée. Toute tentative de définition prématurée, toute création de moules, règles contraignantes, toute fuite dans un légalisme mal compris risque de tuer le souffle de l’Esprit Saint. Il ne faut pas se perdre dans la politique. La RB a survécu aux siècles parce qu’elle est flexible.
5.”Mettre l’amour en premier” (Saint Bernard) : Aimer et se savoir aimé. Il faut apprendre à vivre dans cette certitude
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